La diversité en entreprise fait son petit bonhomme de chemin depuis environ une décennie. Quand on pense à ce concept, c’est la diversité des genres et des origines ethniques qui nous viennent spontanément à l’esprit. Quoi de plus normal puisque ce sujet de conversation occupe — et préoccupe — bon nombre d’entre nous.
Cependant, il y a une déclinaison de la diversité en entreprise, si je puis m’exprimer ainsi, dont on parle peu sur la place publique, c’est-à-dire la diversité des opinions.
On comprend bien ce que signifie la diversité d’opinions, mais on mesure parfois mal ses effets positifs dans un cadre professionnel.
Alfredo Mendez, vice-président de la firme de recrutement Robert Half, expliquait dans un blogue qu’il est important de prendre en considération toutes les différences en rapport avec la vision du monde, les points de vue, les opinions, ainsi que les façons de résoudre les problèmes et de prendre des décisions.
J’ai personnellement été appelé à participer en tant que conférencier à des séminaires ou à des ateliers de formations organisées par des organisations dont la philosophie était éloignée, voire opposées à première vue, de celle de mon précédent employeur. Mon approche, qui sortait du cadre corporatif habituel, intéressait mes interlocuteurs et interlocutrices parce que je leur présentais une analyse non seulement pragmatique, mais qui couvrait aussi certains de leurs angles morts. Je dois d’ailleurs les remercier d’avoir eu cette ouverture d’esprit puisqu’elle a été profitable pour moi aussi.
Ces rencontres nous ont permis de nous rapprocher, de trouver des positions mitoyennes et de discuter de solutions innovatrices pour répondre à des enjeux communs.
Comme le faisait remarquer le blogueur Alexandre Pachulski, les fondateurs d’Airbnb ou d'Uber ne viennent pas du monde de l’hôtellerie ou du taxi, mais ça ne les a pas empêchés d’avoir du succès. Par conséquent, chaque leader devrait avoir dans son entourage une personne « étrangère » au secteur d’activité dans lequel l’entreprise œuvre.
Si une équipe professionnelle de sport mise sur des joueurs ou des joueuses ayant des rôles et des talents différents, il devrait en aller de même pour les entreprises et organisations gouvernementales. Il est donc évident que l’homogénéité des points de vue est à proscrire dans notre monde complexe, contrasté et pluriel.
Mon expérience professionnelle me démontre que le mariage de philosophies différentes finit par générer, tôt ou tard, des avantages pour les deux parties.
Mais encore faut-il avoir le courage de mettre en place une culture organisationnelle qui favorise minimalement le choc des idées.
Stéphane Lacroix est expert-conseil en relations publiques et en gestion de crise chez LacroixRP.
Comments